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Le mercredi 15 septembre 1999

L'Honorable Lloyd Axworthy
Ministre des affaires extérieures et du commerce international
Chambre des communes
Ottawa, Ontario
K1A 0A6


Monsieur le Ministre,

Nous vous adressons cette lettre pour protester contre la politique canadienne concernant l'Irak.   Durant les neuf dernières années, le Canada a activement participé à la guerre et à l'embargo contre l'Irak, en plus d'appuyer de façon continue la politique belliqueuse des ÉtatsUnis à ce sujet.   Cette guerre doit cesser et la politique canadienne doit changer.

Dans les derniers mois, plusieurs individus ainsi que de nombreux représentantes d'organisations canadiennes vous ont écrit pour vous exprimer leurs préoccupations face aux effets des sanctions imposées à l'Irak par le Conseil de sécurité de l'ONU et pour critiquer la politique canadienne à cet égard. Votre réponse a toujours consisté à jeter le blâme sur le régime irakien et à présenter le programme "Pétrole contre nourriture" comme la solution à la crise humanitaire en Irak.   Nous rejetons catégoriquement ces deux arguments.

Nonobstant ses crimes indéniables, le régime irakien ne peut être tenu responsable de la guerre que nous avons menée contre la société irakienne toute entière en 1991, ni des sanctions que nous avons maintenues contre elle depuis lors.  Car ce sont les ÉtatsUnis et leurs alliés, incluant le Canada, qui ont délibérément bombardé les infrastructures civiles et économiques de l'Irak dans le but de ramener ce pays à un âge préindustriel.   Et ce sont eux qui ont ensuite imposé les sanctions les plus sévères de l'histoire des Nations Unies contre un pays dévasté par la guerre.  Et maintenant, ils voudraient prétendre n'avoir aucune responsabilité dans l'horrible tragédie provoquée par leurs propres actions?!

La situation dont nous sommes témoins aujourd'hui a été prédite très tôt, il y a déjà huit ans, avant que tous les impacts de la guerre et des sanctions ne soient pleinement visibles.  En effet, dès octobre 1991, le docteur Eric Hoskins faisait état d'enquêtes menées par une équipe de 87 professionnels de diverses nationalités et couvrant les trente villes irakiennes les plus importantes ainsi que des régions rurales sur tout le territoire.  Ces études révélaient que près d'un million d'enfants irakiens étaient sousalimentés et que 100 000 d'entre eux souffraient carrément de famine et risquaient la mort dans un avenir prochain.

Dans les années subséquentes, plusieurs organismes de l'ONU, dont l'UNICEF, le FAO/PAM, l'OMS, ainsi que diverses agences de développement international et des groupes militant contre les sanctions n'ont jamais cessé d'alerter les gouvernements et de l'opinion internationale sur la détérioration dramatique de la situation humanitaire en Irak.   L'enquête approfondie sur la mortalité maternelle et infantile, menée récemment par l'UNICEF, est la plus récente de cette liste.   On peut trouver sur le site de l'UNICEF un estimé du nombre d'enfants de moins de 5 ans qui sont morts comme conséquence de la guerre et des sanctions pendant la période de 8 ans s'étendant de 1991 à 1998: l'étude avance le chiffre terrifiant d'un demimillion d'enfants âgés de moins de cinq ans.
(voir http://www.unicef.org/reseval/pdfs/irqu5est.pdf).

Aujourd'hui encore la guerre contre l'Irak se poursuit de façon implacable. Les sanctions onusiennes, régulièrement reconduites sous les pressions américaines, se sont avérées comme étant la pire forme de guerre, ciblant directement la société civile et en particulier ses membres les plus vulnérables:  les enfants, les malades et les personnes âgées.  Depuis décembre 1998, les bombardements américanobritanniques quasi-quotidiens ne font que rendre plus évident cet état de guerre permanent.

En somme, le bombardement de cibles civiles et économiques en 1991 a été délibéré.  L'imposition des sanctions a également été délibérée.  Et leur application continue, en dépit des rapports sérieux et indépendants qui révélaient leurs effets meurtriers à grande échelle, a été délibérée.  La secrétaire d'État américaine Madeleine Albright a déclaré, sans le moindre scrupule, que la mort d'un demimillion d'enfants irakiens est un prix raisonnable à payer pour atteindre les objectifs de la politique américaine dans cette partie du monde.   En regard du droit international, tout cela constitue rien de moins qu'un génocide.  Un génocide auquel le Canada a collaboré activement.

Nous vous envoyons cette lettre pour exiger un changement drastique de la politique canadienne envers l'Irak.  Nous dénonçons fermement ce qui peut être considéré comme une participation canadienne à des crimes contre l'humanité.   Nous appelons à un arrêt immédiat de toute forme de guerre contre le peuple irakien, notamment l'arrêt des bombardements, la levée des sanctions, la suppression des zones d'exclusion aérienne et la fin des inspections.

Les propositions canadiennes, soumises en début d'année au Conseil de sécurité de l'ONU, qui établissaient trois commissions séparées sur l'Irak, sont bien loin de ce que la situation exige.   Considérant l'opposition internationale grandissante face à la politique des ÉtatsUnis envers l'Irak, ces propositions semblent plutôt relever d'une tactique dilatoire.   Même si le rapport de la commission sur la situation humanitaire en Irak est effectivement complet, il ne fait que confirmer un très sombre tableau et n'apporte rien de nouveau.   Au surplus, il énonce clairement, une fois encore, que le programme "Pétrole contre nourriture" ne constitue nullement la solution à la crise humanitaire en Irak.   Dans la même perspective, nous ne sommes pas satisfaits des timides manoeuvres diplomatiques du Canada qui visent à obtenir un compromis acceptable pour les ÉtatsUnis, la Grande Bretagne et les Pays-Bas, compromis qui risque de n'être qu'un nouveau déguisement pour le maintien des sanctions.

Pendant ce temps, selon les plus récentes estimations de l'UNICEF, au cours de chaque mois de cette année, 6 000 enfants irakiens âgés de moins de cinq ans sont morts et vont mourir comme conséquence des effets conjugués de la guerre de 1991 et des sanctions.   Combien d'autres enfants irakiens le Canada entend-il sacrifier comme allié fidèle et comme complice des États-Unis dans cette guerre génocidaire?


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October 12, 1999

Honourable Lloyd Axworthy
Minister, Foreign Affairs and International Trade
Office of the Ministry of Foreign Affairs
125 Sussex Drive
Ottawa Ontario
K1A 0G2

Cc: Mr. Bob Mills, MP, Red Deer,  Alberta, Reform Party

      Mme. Francine Lalonde,  Deputée de Mercier, Bloc Québecois

      M. André Bachand,  Député de Richmond-Athabaska, Progressive Conservative Party


Dear Minister Axworthy:

We are writing to protest Canadian policy with respect to Iraq.   For nine years, Canada has been a willing participant and steady supporter of an ongoing US-led war of bombs and siege against Iraq.  This war must stop.  And Canada's policy must change.

In past months, several individuals as well as many representatives from Canadian organizations have written to you, expressing their concern about the impact of the UN Security Council's sanctions on the Iraqi people and voicing criticism of Canadian policy in this respect.  Invariably, your answer has been to lay the blame on the Iraqi regime and to present the "Oil for Food" program as the solution to the humanitarian crisis in Iraq.  We accept neither of these arguments.

Notwithstanding its undeniable crimes, the Iraqi regime is not responsible for the war which we have waged against Iraqi society as a whole in 1991, nor for the sanctions which we have maintained against them ever since.  The US and its allies, including Canada, have wilfully bombed the civil and economic infrastructure of Iraq to bring that country back to a pre-industrial age.  They have then imposed the harshest economic sanctions in UN history against an already devastated country.  And now they would like to claim that they have no responsibility for the horrific consequences of their own actions?

The consequences we witness now were predicted as early as eight years ago, before the impact could be seen.  Indeed, as early as October 1991, Dr. Eric Hoskins reported on investigations carried out by 87 international professionals in Iraq's 30 largest cities and in rural areas across the country, revealing that close to 1 million Iraqi children were malnourished and that 100,000 were starving and at risk of dying in the near future.

In the following years, several UN bodies including UNICEF, the FAO/WFP, the WHO, several international development agencies, as well as groups of anti-sanctions activists repeatedly sounded the alarm about the drastically deteriorating humanitarian situation in Iraq.  The recent and thorough UNICEF survey on child and maternal mortality is the latest in this series.  An estimate of the number of children under the age of five who have died as a result of the war and sanctions during the eight-year period between 1991 and 1998 can be found on the UNICEF site.  It spells the horrendous figure of half a million deaths of children under five. (cf.: http://www.unicef.org/reseval/pdfs/irqu5est.pdf)

The war against Iraq has continued unceasingly.  Under US pressure, the UN-imposed strangulating sanctions have proven to be the worst form of warfare, directly targeting civilian society and in particular its most vulnerable members: the children, the sick, the elderly.   The near-daily bombings by the US and Britain since December 1998 simply make the ongoing state of war more obvious.

The bombing of civil and economic targets in 1991 was deliberate.  The imposition of sanctions was likewise deliberate.
Their continuous application, despite serious independent reports about the high-scale murderous impact, is deliberate.  US Secretary of State Madeleine Albright, has stated unapologetically that the death of half a million Iraqi children is a reasonable price to pay for the pursuit of US policy in that part of the world.  Under international law, this amounts to nothing less than genocide.   And Canada has been an active party in this genocide.

We are writing to demand a drastic change in Canadian policy on Iraq.  We unequivocally denounce what can be characterized as Canadian participation in crimes against humanity.   We call for the immediate end of all forms of warfare against the people of Iraq: the end of bombings; the end of sanctions; the end of no-fly zones; the end of inspections.

Canada's proposals at the UN Security Council early this year to establish three separate panels on Iraq are a far cry from what is required.  Given mounting international pressure against US policy on Iraq, these proposals appear as little more than a delaying tactic.  While the report of the panel on the humanitarian situation in Iraq was thorough, it simply confirmed a very bleak picture and presented nothing new.   It also made clear, once again, that the "Oil for Food" program was not the solution to this crisis.  Similarly we are not satisfied by Canada's meek diplomatic manoeuvering to iron out an acceptable compromise for the US, Britain and the Netherlands, which is more likely to be a new disguise for the pursuit of the sanctions policy.

Meanwhile, according to UNICEF's most recent estimates, 6,000 Iraqi children under the age of five have died and will die each month in 1999 as a result of the bombings in 1991 and continuing sanctions.  How many more is Canada willing to sacrifice as a faithful ally and accomplice of the US in this genocidal war?

Sincerely,

Raymond Legault
Ameena Sultan
Voices of Conscience - A Campaign to End the Sanctions Against Iraq,
Montreal,  8166 Henri-Julien,  Montreal, QC,  H2P 2J2

Michaël Lessard
Le Droit à la Vie de la population civile irakienne (DroitVPI),
Ville de Québec.  e-mail: micles@geocities.com

Andrew Loucks
Mazen Chouaib
Sue Markey
Niman Safarian
The Global Movement to End the War against Iraq
Hamilton, Ontario, Canada
www.leb.net/globalmewi

Hands Off Iraq, Vancouver
604-737-1299

Campaign to End Sanctions Against the People of Iraq (CESAPI)
c/o WILPF PO Box 365-916 W. Broadway,  Vancouver, BC,  V5Z 1K7

Women's International League For Peace and Freedom, BC Branch
PO Box 365-916 W. Broadway,  Vancouver, BC,  V5Z 1K7

Andrea Fowler
Women Against Poverty
Hamilton, ON

Jim Pence
Social Justice, Christ Church Cathedral
105-1125 Gilford,  Vancouver, BC,  V6G 2P7

David Morgan
National President, Veterans Against Nuclear Arms
240 Hollywood Road North,  Vancouver, BC,  V7N 2R5

Della Glendenning
#324 - 4373 Halifax St.,  Burnaby, BC,  V5C 5Z2
e-mail: dglendenning@vcc.bc.ca

Dr. George J. Sorger
Professor of Biology
McMaster University,  Hamilton, ON,  L8S 4K1
e-mail: sorger@mcmail.cis.mcmaster.ca

Dr. Allan Connolly
1465 Comox, Suite 201,  Vancouver, BC,  V6G 1N9

Reem Shultz
704-316 Oxford St. West,  London, ON,  N6H 4L2

Kevin Shultz
London, ON

Randy Kay
Hamilton, ON

Nael Abdulahad
Toronto, ON

Irene MacInnes
3546 Point Grey Road, Suite C,  Vancouver, BC,  V6R 1A8



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